Naina [Max] Rabemananjara est un jeune chercheur en Primatologie de la Mention Anthropobiologie et Développement Durable (Université d’Antananarivo). Il a reçu son Master II en Primatologie en 2015. Depuis sa plus tendre enfance, la nature et les animaux l’ont fasciné. Dès lors, il a décidé de devenir un scientifique. Son choix s’est porté sur la Primatologie à cause de son intérêt particulier sur cet animal endémique de Madagascar.
Max a étudié les Lémuriens depuis maintenant dix ans. Son travail l’a amené à collaborer avec des scientifiques nationaux et internationaux et a été couronné par trois bourses internationales. Celles-ci l’ont beaucoup aidé à se spécialiser dans les techniques de monitoring, d’études du comportement et de l’habitat des Lémuriens. Depuis 2016, il conduit ses recherches sur l’espèce Mirza zaza et a acquis de nouvelles techniques sur la capture, le « handling technic », l’anesthésie et la morphométrie.

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ExploH – Qu’est-ce qui vous motive dans votre travail ?
En tant que chercheur dans le domaine de la conservation, ce qui me motive le plus et me pousse chaque jour à continuer est le fait de réaliser que mon travail actuel contribue à la préservation de la richesse de notre pays en termes de faune et de flore pour la future génération. Je suis donc en quelque sorte des héros de la biodiversité (Rires).
ExploH – Quelle partie de votre travail aimez-vous le plus ?
Ce que j’aime le plus dans mon travail c’est l’aventure et la découverte à travers les différentes descentes sur terrain. Découverte d’un nouvel horizon, d’une nouvelle culture ou mode de vie et parfois même avec un peu de chance, la découverte d’une espèce que je n’ai pas encore vue auparavant 🙂
ExploH – Racontez-nous une anecdote de terrain qui vous a le plus marquée.
A l’université, j’ai été choisi pour aller sur le terrain faire des études pratiques sur les méthodologies en primatologie avec des étudiants-chercheurs américains. En ce temps-là, je ne parlais quasiment que très peu d’anglais. Or, en tant que collègues, nous étions bien évidemment obligés de communiquer. Pour ce faire, j’ai alors commencé à faire beaucoup de gestes et je mimais les messages que je voulais faire passer. Il fut même un temps où j’étais contraint d’aller chercher tel ou tel objet afin qu’ils puissent connaître où je voulais en venir.
Ç’était un peu ridicule aux yeux des autres mais cet évènement m’a incité à apprendre l’anglais et de faire tout mon possible pour être capable de parler cette langue qui s’est avérée utile pour ma future carrière.
ExploH – Votre leitmotiv en tant que scientifique ?
« Protéger et conserver pour la génération future ».
ExploH – Si vous vous identifiez à une espèce animale ou végétale, ce serait laquelle ?Pourquoi ?
On dit toujours qu’on ressemble un peu à l’animal qu’on étudie, et c’est le cas pour moi.
Pendant ces deux dernières années, j’ai fait des recherches sur un lémurien nocturne qui s’appelle Mirza zaza. Au fur et à mesure que mes recherches sur cette espèce avançaient, j’ai remarqué quelques ressemblances entre nous au niveau comportemental (Rires). En effet, en termes de travail, je suis plus actif et productif la nuit. Je suis également quelqu’un d’indépendant et un peu solitaire mais qui, de temps en temps, aime être en groupe et travailler en équipe.
ExploH – Qu’est-ce que vous trouvez le plus difficile dans votre travail ?
Quand on est chercheur dans mon domaine, les descentes sur terrains nécessitent certains efforts physiques avec des heures de marches pour accéder à un site, des nuits à travailler sans répit dans la forêt. Mais le plus dur c’est quand on tombe malade et que le plus proche hôpital est à une journée de marche du campement.
ExploH – Si vous n’étiez pas un scientifique, quel métier auriez-vous choisi ?
Si je n’étais pas un scientifique j’aurais sûrement choisi d’être un guide touristique (ce qui ne s’éloigne pas de mon travail actuel) car j’aime voyager et partager cette passion du voyage et la découverte à travers le guidage me semble être la meilleure des métiers pour cela.
ExploH – Votre « role model » ?
Dès mon plus jeune âge, j’ai été inspiré par le Professeur Jonah RATSIMBAZAFY.
Son dévouement pour la cause de l’environnement et des lémuriens en particulier me fascine. Pour moi, il devrait être un modèle pour tous les chercheurs, scientifiques et amoureux de la biodiversité.